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Atteindre l'autonomie alimentaire dans les îles éloignées de la Polynésie française

Aider les familles des îles à planter leur propre potager fait partie d'un programme de coopération initié par la commune, avec le concours de l'Église.

Dans la culture insulaire de la Polynésie française, rester connecté tout en vivant à distance les uns des autres fait partie de la vie. Les îles de Takaroa et Takapoto sont situées à près de 600 kilomètres de la capitale, Pape’ete, et dépendent du flux de nourriture et de fournitures acheminés par bateau dans les îles. Mais lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé, beaucoup de ces îles ont été coupées les unes des autres, car le transport maritime a été réduit et, dans certains cas, a créé des pénuries alimentaires pour les insulaires.

 

Les élus de cette collectivité ont récemment rencontré des dirigeants locaux de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours pour discuter de l'opportunité d'œuvrer ensemble à l'autosuffisance dans ces îles.

En août, les dirigeants du pieu de Faa’a (groupe de congrégations) ont rencontré le nouveau Tavana (maire) de l'île de Takaroa, Panaho Temahaga, qui était accompagné du maire délégué de l'île de Takapoto, Mack Maheahea.

« La pandémie et le confinement ont souligné la fragilité de l'équilibre économique de la Polynésie française, qui est très dépendante des exportations, et mis en évidence plus que jamais la vulnérabilité des îles éloignées en l'absence de liaisons maritimes. », a déclaré Ahuura Parker, directrice de la communication du pieu de Faa’a.

« Ces difficultés étaient certainement dans l'esprit de tous et expliquent en grande partie comment les discussions ont abouti à la définition de la coopération autour de l'autonomie alimentaire. »


Les leaders de la commune ont discuté de leurs plans de développement, leurs visions et préoccupations avec les responsables de l'Église. L'une des principales problématiques était de trouver des moyens d'aider les familles à devenir plus autonomes au plan alimentaire, de sorte que, lorsque les aliments importés ne sont pas disponibles, les familles peuvent utiliser leur propre nourriture. L'Église a longtemps enseigné à ses membres l'importance de l'autonomie, encouragé les familles à faire des réserves de nourriture en cas d’urgence et développé de bons programmes d'assistance agricole en faveur des agriculteurs.

Les propositions discutées s’inscrivent parfaitement dans les leçons apprises lors du confinement, qui ont amené la Polynésie française à inscrire l’autonomie alimentaire au premier rang de ses priorités. Le gouvernement prévoit ainsi d’investir plus de 96 milliards de Fcfp dans l’agriculture sur les 10 ans à venir sur l’ensemble des archipels.

Le ministre de l'Économie verte, Tearii Alpha, a présenté récemment son schéma directeur 2021-2030 lors d’une réunion des maires de Polynésie. "Nous souhaitons que l'agriculture familiale soit le premier pilier où chaque famille, autant que possible, puisse commencer à planter ce qu'elle sait planter et ce qu'elle peut planter. Deuxièmement, nous voulons qu'elle commence à produire des produits agricoles de haute qualité qui puissent être commercialisés. »


Les deux élus de la commune et les dirigeants de l'Église ont jeté les bases de leur plan de coopération. L'Église fournira une variété de semences et la commune sollicitera l’aide financière du gouvernement pour les gros équipements agricoles.

 L’aide en graines et semences du pieu se déclinera en trois axes :

  1. L’autonomie alimentaire des familles : « une famille, un potager » et la culture vivrière
  2. L’innovation alimentaire : introduction de nouvelles technologies en matière agricole comme la permaculture, l’hydroponie, l’aquaponie, la bourroponie, …
  3. Le développement de nouvelles activités économiques : aider les familles à investir dans des produits à forte valeur ajoutée pour l’exportation comme la vanille, le gingembre, le pitaya, l’huile de coco vierge.

 « Takaroa a toujours été une île bénie. » a déclaré Tavana Temahaga. « Malgré les difficultés traversées ces dernières années, il faut qu’elle le redevienne. Retourner à la terre, s’impliquer dans la gestion des ressources naturelles, surtout pour la génération montante est une priorité. Le confinement nous a montré l’importance vitale de l’autonomie alimentaire. Nous voulons nous engager dans cette voie. »


Comme enseigné par l’Église, l’essence même de ce projet se fonde sur la responsabilité qui repose sur chaque famille et individu, en sa qualité d’intendant, d’utiliser avec sagesse les ressources naturelles que le Sauveur a déployé afin de pourvoir aux besoins de ses enfants sur terre.

L’écriture de l’Église de Jésus Christ des Saints des derniers jours stipule : « Moi, le Seigneur, j’ai déployé les cieux et bâti la terre, mon œuvre, et tout ce qui s’y trouve est à moi. Car la terre est pleine, et il y a assez, et même en réserve ; oui, j’ai tout préparé et j’ai donné aux enfants des hommes d’agir par eux-mêmes. » Doctrines et Alliances 104 : 14, 17


Harold Teivao, président du pieu de Faa’a, a confirmé : « Ce projet est une opportunité pour les membres du pieu d’utiliser ce qu’ils ont appris sur l’autonomie pour contribuer à fortifier la collectivité et édifier le Royaume de Dieu sur terre. »

Les communes de Takaroa et Takapoto et le pieu de Faaa se sont engagés à œuvrer ensemble vers l’autonomie alimentaire des familles.

Remarque concernant le nom de l’Église:Quand vous parlez de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, veuillez utiliser le nom complet de l’Église la première fois que vous la mentionnez. Pour avoir plus de renseignements sur l’utilisation du nom de l’Église, consultez notre Guide de rédaction.