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Une communauté passe au niveau supérieur dans son projet de recyclage

L’Upcycling favorise la transformation des matériaux usagés en produits d’utilité supérieure et peut générer des revenus pour les familles polynésiennes durement touchées

Il existe de nombreux projets de recyclage dans le Pacifique pour tenter de récupérer des matériaux réutilisables dans le flux des déchets jetés par la population. Cependant, une communauté tahitienne de Faa’a tente de trouver des moyens pour ses citoyens non seulement de recycler mais aussi d’obtenir des gains financiers en s’impliquant dans un programme innovant pour créer des produits à valeur ajoutée.

En début d’année, la commune de Faa'a s'est associée au pieu de Faa'a Tahiti Takaroa (groupe de congrégations) de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours dans la première phase d'un projet intitulé « J'aime mon Fenua, j'aime ma commune, je réduis mes déchets ». Dans ce projet initial, la commune a créé des sites de recyclage et imprimé des flyers expliquant comment recycler dans leurs communautés.

 

Les Tahitiens se réfèrent souvent à leur île avec un mot polynésien ancestral, « Fenua », qui signifie à la fois île mais aussi Terre, soulignant le lien puissant entre une localité et la planète sur laquelle nous vivons tous.

Le pieu de Faa’a est entré dans la phase suivante de son projet « J’aime mon Fenua », intitulé «Upcycling» (« Surcyclage ») qui signifie littéralement « recycler par le haut ». Ce concept cherche à valoriser les matériaux usagés recyclables par les ménages qui créent les déchets pour leur donner une nouvelle vie plus qualitative. Cette approche a été récemment discutée lors d'une réunion du comité d'autonomie de pieu qui coordonne le partenariat avec la Commune.

Lors de ce conseil, le comité a rencontré Nathalie Convert, une entrepreneure bien connue en Polynésie française, qui a mis ses compétences au service de la recherche de moyens de faire du recyclage une activité rentable pour les villes et leurs citoyens grâce à l'Upcycling.

Son projet communautaire à but non lucratif « Résilience Fenua Développement » vise à apporter une valeur ajoutée aux déchets ménagers, industriels et agricoles. Parmi les exemples, on peut citer les cartons, les chutes de tissu, les bouteilles en plastique, les pneus ou les cordes de pêche qui sont transformés en Tawashi (éponges japonaises), paniers, tapis de sol, balais, vaisselles biodégradables, sacs à provisions réutilisables, pots de fleurs pour légumes et bacs ménagers.

Nathalie est convaincue que ce traitement des déchets peut créer des emplois pour les personnes dans les communautés qui sont au chômage, en reconversion professionnelle ou qui voudraient avoir des revenus supplémentaires, et fournit les moyens de générer des revenus immédiats en apprenant et en fabriquant ces nouveaux produits.

Le programme inclue, pendant un an, la formation, les outils, les matériaux et l’aide à la commercialisation des produits finis pour les participants inscrits.

Après la première rencontre avec Nathalie, le pieu a dispensé une formation aux responsables des paroisses (congrégations) chargés d’identifier des candidats désireux d’intégrer ce programme et d’apporter une aide financière si nécessaire. 80 personnes se sont portées volontaires.

 
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Les participants potentiels étaient très attentifs lors de la présentation du programme Résilience par Nathalie Convert, concepteur du projet. Polynésie française, Octobre 2020.© 2020 by Intellectual Reserve, Inc. All rights reserved.
                   

« En cette période de pandémie où la crise sociale et économique frappe de plein fouet les ménages polynésiens, ce projet innovant pourrait être une véritable bénédiction pour les familles en difficulté financière », a déclaré Harold Teivao, président du pieu de Faa’a.

Il a également noté l’expertise de Nathalie Convert dans la transformation et la fabrication d'aliments à partir de ressources locales telles que les jardins potagers et les cultures vivrières. Cette coopération pourrait constituer un lien entre le projet du pieu à Faa’a pour réduire les déchets et celui de Takaroa pour améliorer l’autonomie alimentaire.

Genevieve Mana, directrice adjointe de la communication de pieu a déclaré : « Les volontaires dans ce programme récolteront des bénéfices proportionnels aux efforts qu'ils auront déployés. Mais surtout, ils retrouveront l'espoir d'une vie meilleure, le goût du travail, une meilleure confiance en eux pour assurer l'autonomie de leur famille et la joie et la paix qui découlent d’un foyer plus stable. »

Kahana Tefaaite, étudiante à l'Université de Polynésie française

« J'ai décidé de suivre ce programme car je veux être autonome et pouvoir financer un projet personnel.» 

Vaite Mare, salariée

« À cause de la Covid-19, les revenus de notre foyer ont beaucoup chuté. Avec mon mari, nous avons décidé de suivre le programme Résilience pour compenser nos pertes et financer d'autres projets, tout en impliquant les membres de la famille dans cette entreprise. »

Shine Dauphin, auto-entrepreneure

« Avec mon mari, nous avons décidé d'augmenter notre autonomie financière et c'est une manière efficace d’y parvenir. En termes d'upcycling, j'ai choisi le reconditionnement des « tissus » et mon mari a choisi « les plastiques ».  Nous avons hâte de commencer. »

Remarque concernant le nom de l’Église:Quand vous parlez de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, veuillez utiliser le nom complet de l’Église la première fois que vous la mentionnez. Pour avoir plus de renseignements sur l’utilisation du nom de l’Église, consultez notre Guide de rédaction.